Bernard-Marie Koltès – Commande graphique BM Metz à André Faber
En 1984, Didier Daeninckx publiait Meurtres pour mémoire. 27 ans plus tard, il signe avec Mako, Octobre Noir. Préfacée par l’historien Benjamin Stora, cette bande dessinée sort pour les 50 ans de la nuit tragique du 17 octobre 1961 et rend hommage à Fatima Bédar, tuée pendant la manifestation.
En effet, il y a 50 ans, pour reprendre les mots de Leïla Sebbar, La Seine était rouge… À quelques mois de la fin de la guerre d’Algérie, le 17 octobre 1961, environ 20 000 Algériens et Algériennes défilèrent dans les rues de Paris à la nuit tombée pour protester contre le couvre-feu mis en place par le préfet de police Maurice Papon le 5 octobre 1961, à l’encontre des seuls « Français musulmans d’Algérie ». La répression policière fut d’une extrême violence et causa la mort de plusieurs dizaines voire, selon les sources, de plusieurs centaines d’Algériens.
Metz a connu également en cette même année 1961, quelques mois auparavant, dans la nuit du 23 au 24 juillet, ce qu’on a appelé « La nuit sanglante de Metz » pendant laquelle un groupe de parachutistes venus de Montigny-lès-Metz qui, en représailles d’événements survenus la veille au Trianon, s’était attaqué au quartier algérien de l’époque, le Pontiffroy.
C’est à cet épisode noir de notre histoire que Bernard-Marie Koltès fait référence dans sa pièce Retour au Désert. Si vous voulez en savoir un peu plus sur cet événement, vous pouvez consulter et emprunter l’ouvrage paru sous la direction d’André Petitjean, professeur et vice-président de l’Université de Paul Verlaine de Metz, intitulé Bernard-Marie Koltès : Textes et contextes et notamment le chapitre intitulé « Koltès et la Guerre d’Algérie ». Ce livre compile des interventions faites lors de tables rondes et des journées d’étude organisées en 2009, dans le cadre de la célébration par la Ville de Metz du vingtième anniversaire de la disparition de Bernard-Marie Koltès. Vous le trouverez dans les collections lorraines de la Médiathèque du Pontiffroy.
Introduite par un poème de Kateb Yacine, une sélection de documents sera à votre disposition à la Médiathèque Jean-Macé dès la semaine prochaine.
Hélène H.
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