Région charnière entre le domaine atlantique et le domaine continental, la Lorraine est une terre traditionnellement explorée par les savants en raison de la riche flore dont elle est dotée.
Depuis trois siècles, les botanistes ont parcouru les Vosges, la Meurthe-et-Moselle, la Moselle et la Meuse pour étudier leur végétation. Joseph Buc’hoz ou Buc’Hoz ou encore Buchoz, médecin du roi Stanislas, fut l’un des écrivains lorrains les plus féconds et reconnus. Plus de cent volumes publiés par ses soins constituent ainsi les premiers essais consacrés à la flore lorraine.
Aujourd’hui, dans les facultés de pharmacie françaises, l’enseignement de la botanique systématique tient une place importante : plus de la moitié des molécules des médicaments actuels sont issues ou inspirées de modèles végétaux. Il est donc essentiel que les étudiants puissent reconnaître les familles de plantes médicinales, toxiques, ou à l’origine de synthèses de molécules. Par ses activités, Jacques Fleurentin contribue à la transmission de la science botanique.
C’est sans doute dans l’officine paternelle, parmi les comprimés, pommades et autres sirops, qu’enfant il rêvait d’exercer la profession de pharmacien, indispensable à notre société soucieuse de bonne santé et de bien-être. Après ses études secondaires, Jacques Fleurentin voulut en faire son métier parce que, chez les Fleurentin, c’est une affaire de famille, presque un sacerdoce. Comme dans un jeu des 7 familles : le père, le frère, le fils, la fille…
La faculté de pharmacie de Nancy, en 1969, lui ouvre ses portes, il y fait une rencontre décisive, celle de Jean-Marie Pelt alors professeur de botanique, de biologie végétale et de cryptogamie (étude des plantes sans fleurs telles que les champignons). Séduit par l’approche humaniste de son maître – allier plantes, thérapeutique et écologie – il entreprend de poursuivre ses recherches personnelles sur le terrain. D’ailleurs, son goût pour les voyages et sa curiosité mènent ce baroudeur dans le monde entier (Norvège, Turquie, Afghanistan, Népal, Pakistan, Inde, Chine, Afrique, Equateur, les Dom-Tom, le Vanuatu….). Parcourant des milliers de kilomètres, il allie sa passion pour la botanique à l’anthropologie et l’ethnologie.
En 1975, Jacques Fleurentin part au Yémen comme coopérant à la Mission médicale française de Taez. Au cour de ce séjour de deux ans et demi, il va arpenter le pays du nord au sud et d’est en ouest afin de recenser les savoirs des tradi-praticiens. Avec l’aide d’une ethnologue, il réalise une étude approfondie sur les pharmacopées traditionnelles mises en œuvre par les guérisseurs locaux. Sauvegarder les savoirs oraux et implicites, répertorier les plantes utilisées et vérifier leur efficacité biologique lui ouvre un autre champ d’investigation, « l’ethnopharmacologie » qu’il met en pratique dès 1979 dans un laboratoire de recherches à l’université de Metz. Il préside depuis 1986, à Metz, la Société française d’ethnopharmacologie, dont les congrès drainent une audience internationale.
Interview de Jacques FLEURENTIN par Monsieur_DD
Afin de faire (re)découvrir au public la flore lorraine et Joseph Buc’hoz – dont les écrits comptent parmi les pièces remarquables des collections patrimoniales des Bibliothèques-Médiathèques de Metz – Jacques Fleurentin évoquera les bienfaits des plantes toxiques et magiques qui soignent, dans le cadre des Cafés Curiosités, le samedi 27 avril 2013 à 15 h. Entrée libre.
Retrouvez Jacques Fleurentin sur notre blog : Ces plantes médicinales, toxiques et magiques qui soignent.
16 avril 2013 à 21 h 29 min ·
salut. Jacques Fleurentin contribue à la transmission de la science botanique… voila une personne qui fait un bon travail dan sa vie transmettre le savoir et conserver un patrimoine culturelle .je vous remercie et je vous dit bon courage !
12 janvier 2016 à 11 h 32 min ·
M. FLEURENTIN m’a conseillée pour mon fils qui allait très mal (par telephone).
Je ne peux que le remercier