Ce printemps, c’est l’Été du Livre à Metz. L’occasion de rejoindre des amis auteurs de BD à la terrasse d’une crêperie pour partager une bolée de cidre et leur demander ce qu’ils pensent des bibliothèques.
Delphine et Anaële Hermans, auteures des Amandes vertes et Denis Chetville, dessinateur de Sienna et de Sam Lowry ont répondu avec plaisir.
Anaële Hermans :
Ma sœur et moi avons grandi à la Louvière, une région de Belgique où il ne se passe pas grand-chose culturellement. La culture, c’était vraiment la bibliothèque, une culture gratuite. Chaque semaine, on empruntait une vingtaine de livres. La bibliothèque m’a accompagnée, m’a nourrie durant toute mon adolescence. Depuis que je suis en capacité d’acheter des livres, j’y vais un peu moins, mais je continue à aimer l’odeur des bibliothèques, leurs ambiances, se perdre dans les rayons. Parfois, l’envie de garder un livre emprunté est trop forte.
Delphine Hermans :
Oui, c’est un peu la même chose. La bibliothèque est comme la caverne d’Ali Baba. Tout y est possible. Tu peux y prendre un livre et aller le changer s’il ne te plaît plus. C’est libre.
Denis Chetville :
Gamin, j’ai très peu fréquenté la petite bibliothèque de mon village. J’y ai tout de même trouvé mes premières BD. Ensuite, quand j’ai commencé à dessiner, j’y allais souvent pour trouver de la documentation. Actuellement, je vais sur le web pour ce travail de recherche. Mais pour les personnes qui n’ont pas Internet, la bibliothèque a un énorme rôle égalitaire, démocratique.
À la médiathèque de Chalons, j’étais content de trouver des films italiens des années 50 ou des vieux films mexicains improbables.
Anaële Hermans :
Ce que j’adore, c’est de voir encore les vieilles fiches dans les livres avec les noms des personnes qui les ont empruntés. On lisait aussi cette autre histoire du livre avec tous ces gens.
Delphine Hermans :
Ou ces gens qui laissent des signets ou des petits dessins.
Denis Chetville :
Ou qui enlèvent des pages.
Delphine Hermans :
Ça ne se fait pas normalement, mais c’est chouette…
Avant de partir en voyage, j’emprunte des livres que j’emporte avec moi. Des romans d’un auteur du pays que je visite ou des guides de voyage. Mais je les ramène toujours en bon état !
Denis Chetville :
Tu peux faire deux fois le tour du monde avec ton bouquin, tant que tu le ramènes à temps pour les autres lecteurs.
Anaële Hermans :
En Belgique, la bibliothèque est quasiment gratuite. Pour 1€ l’année, tu peux emprunter tous les livres que tu veux. Cette gratuité encourage les gens à lire. Du coup, tu y rencontres tous types de personnes.
Et les bibliothécaires sont des gens très sympas !
Denis Chetville :
Quand j’étais étudiant, la bibliothèque était l’endroit pour rencontrer des filles.
Delphine Hermans :
Tu ne vois parfois que les jambes à travers les rayons, et tu dois deviner ce qu’il y a derrière.
Denis Chetville :
Dans la salle de lecture, avec ses grandes tables, tu t’installes pour bouquiner près de quelqu’un que tu as repéré : « Ha, vous lisez quoi ? ». Ce sont de bons souvenirs… « Tu verrais ce qu’il lit, c’est incroyable. Il lit les mêmes trucs que moi ! ».
Pour draguer, c’est toujours plus facile que dans un bar. La bibliothèque a un rôle social très important.
Delphine Hermans :
Beaucoup de gens viennent aussi demander des conseils…
Denis Chetville :
…des conseils pour draguer ?
Et là, j’ai coupé le dictaphone à l’arrivée de nos galettes bretonnes.
Florian R.
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- Interview de Delphine et Anaële Hermans et de Denis Chetville - 15 avril 2011
11 décembre 2014 à 12 h 27 min ·
LIVRE AVANT D’OUBLIER: ACCROCHEUR,COUVERTURE COULEURS TEXTURE GRAPHISME SUPER!!!
4HISTOIRES :A DEBATS SUJETS PROFONDS L AIR DE RIEN !
QUI VOUS INTERPELLES.
MERCI POUR CE BON MOMENT.
J ‘AI HATE DE LIRE LE PROCHAIN !!