Les BMM viennent de recevoir un don de 15 estampes de la graveuse japonaise Hiroko Okamoto.
Mikio Watanabe, représentant de l’association Hiroko Okamoto, a été séduit par le travail mené autour de l’estampe par les BMM, et a proposé cette donation après une rencontre lors de la première Biennale internationale de l’estampe en Lorraine.
Née en 1957 au Japon, Hiroko Okamoto a étudié la peinture à l’université Musashino de Tokyo, puis s’est spécialisée en gravure à l’école des Beaux-arts Sokei. Ses estampes ont parcouru le monde et remporté de nombreux prix prestigieux. En 2001, elle réalisait son rêve d’adolescente et s’installait à Paris.
Prématurément disparue dans sa cinquantième année, l’artiste laisse derrière elle plus de 3000 dessins et gravures en taille-douce. Cette production pléthorique s’articule autour de 3 thèmes principaux, très ancrés dans l’esthétique japonaise, à la fois intime et proche de la nature :
– les fauteuils, souvent représentés dans une pénombre intimiste
– les pulls, gravés avec d’infimes détails
– les végétaux, dans un style minimaliste, pour n’en retenir que l’essentiel.
Minutieuses et raffinées, les estampes d’Hiroko Okamoto témoignent d’une maîtrise incontestable de l’art de l’eau-forte, d’une grande précision et d’une finesse alliée à une sensibilité profonde.
Par le détail, elle suggère l’absence, l’attente, le temps qui passe… L’univers singulier qui habite ses estampes semble empreint de shintoïsme : un travail teinté d’humilité, où l’homme absent s’efface derrière la nature.
L’association qui porte son nom et promeut son travail œuvre activement pour la (re)connaissance de cette artiste hors pair ; espérons qu’elle porte loin les graines de ce grand art.
Pluie de printemps –
Toute chose
Embellit.
Haïku de Chiyo-Ni (1703-1775)
Anne D.
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