Jo Cimatti, le musicien amuseur public

Jo Cimatti - BM.MetzLe touche-à-tout Jo Cimatti aime à reprendre les morceaux de musique des autres, à les malaxer, pour mieux se les approprier, non sans ajouter l’ingrédient humour qui en est devenu sa marque de fabrique ! Sa recette fait mouche depuis deux ans à la Chaouée, où l’artiste messin y présente un one-man show haut en couleurs musicales. Rencontre avec l’espiègle Jo Cimatti, par ailleurs, auteur-compositeur-interprète à plein temps qui vient de sortir son premier album solo « The man from nowhere ». C’est avec sa formule participative faite de reprises tirées au sort par le public que la Médiathèque Verlaine l’accueillera samedi 28 juin 2014 à 16h30. La musique se fête en trois temps dans le réseau des Bibliothèques-Médiathèques de Metz !

L’apprentissage de la musique
Jo Cimatti : « J’ai tout fait en même temps. Quand on apprend à jouer de la guitare, on apprend à jouer les morceaux des autres. J’ai vite composé mes premiers morceaux aussi. J’ai toujours tout fait en parallèle, reprises et compositions. J’ai une assez bonne mémoire. Quand j’entends un morceau, j’arrive à le retenir, pas à 100% mais j’arrive à retenir l’idée du morceau , ce qui me permet de reproduire assez vite, pas forcément fidèlement, mais c’est plus pour rigoler. Je me prends au sérieux dans la rigolade ! »

Le concept de ta formule participative ?
« Il y a deux chapeaux : un qui contient des morceaux de musique et un autre qui contient des styles ou des petites surprises. Le public tire au sort dans chaque chapeau et je dois improviser. Tout peut se mélanger, c’est ça qui est intéressant aussi pour moi. Ça me permet d’avoir des défis à relever. Voilà le concept de base.
Ça m’est venu à la Chaouée, en discutant avec Grégory Amen (le tenancier du lieu). Il m’a demandé de faire un petit concert toutes les deux semaines sans avoir d’idée préconçue. Je lui ai proposé ce concept de reprises et de faire participer le public au maximum pour que ce soit plus une expérience qu’un concert. Chaque concert est différent, même si j’ai des titres qui reviennent, des hits (rires). Il y avait l’année dernière une boite avec propositions « utiles » ou « futiles » que j’appelais la « boîte à pouf » où les gens mettaient des idées. Je récupérais les feuilles la veille du concert et le matin même ou l’après-midi, je travaillais ça. »

Le défi le plus difficile à relever ?
« Eh eh…dans les trucs vraiment difficile, il y avait je ne sais plus quelle reprise, mais genre la Compagnie Créole Vs Klaus Nomi (rires) ! Effectivement, quand on doit rivaliser avec Klaus Nomi, il faut juste jouer sur la caricature, on arrive toujours à s’en sortir. Quand c’était trop farfelu, j’arrangeais toujours à ma sauce. J’aime bien quand on me demande carrément de créer un morceau. Il y a eu par exemple Édith Piaf faisant un hymne à l’amour vache, ou Scatman en groupe allemand. L’intérêt est de composer un morceau de suite, en 5 minutes. C’est un exercice d’écriture. Ça part souvent en vrille, pas de censure, rien, donc, ça peut aller très loin ! »

Tes formations musicales précédentes ?
Jo Cimatti - BM.Metz« On est ce qu’on écoute. Alors en tant que musicien, j’écoute absolument de tout. Yaro, c’était de l’afro. Limits , c’est plus du rock acéré. J’ai aussi le projet qui s’appelle le Petit Kévin qui est de la chanson bête et méchante, sorte de trash acoustique. Je compose pour du théâtre, je joue dans différentes formations, comme Alif Air. Il y a aussi mon projet solo où je fais vraiment ce que je veux. Souvent ça se rejoint ; c’est un peu le centre de ce que je fais par ailleurs.
Quand on compose, on est forcément influencé par quelque chose, les morceaux qui nous plaisent et qui nous marquent, même inconsciemment, vont se retrouver dans nos propres compositions. Ce qui est très important quand on compose, c’est de savoir ce qu’on aime, mais surtout, savoir ce qu’on n’aime pas. C’est pour cela que j’écoute absolument de tout ! Il faut connaître ce qu’on n’aime pas parce qu’il en ressort souvent des choses intéressantes ! Ça permet de repousser ses propres limites au moment de composer. C’est ma manière de me dépasser parce que je ne fais pas de sport (rires). Jouer de la Compagnie Créole me fait bien marrer. Ou faire du Pit et Rik en Rage Against the Machine. Il y a du défi et en même temps je me fais plaisir à reprendre des textes qui m’ont fait rigoler quand j’avais 6/7 ans. »

D’où te vient ce côté show man ?
« A la base, je suis super timide, c’est un masque en fait, qui me permet de me sentir bien. J’ai plus l’habitude maintenant, le masque tombe un peu. J’ai compris que c’était aussi ce que les gens attendaient, quelqu’un qui se mette en avant. Je le fais par plaisir, mais ce n’est pas automatique. Il faut quand même que je prenne mon courage à deux mains J’ai pas de trac, jamais de trac mais disons que ce n’est pas inné. J’ai fait du théâtre pendant un an, et c’est ça qui m’a donné l’envie et l’assurance. »

Un public intergénérationnel
Jo Cimatti - BM.Metz« Des fois, il faut que j’essaye de me contenir car je peux aller assez loin dans l’humour noir et il y a certaines paroles où je dérape ! J’ai déjà fait des concerts à la Chaouée où je chante un morceau vraiment horrible et je me rends compte seulement après qu’il y avait des enfants devant (rires). On se remet un peu en question après, mais en général j’essaye de ne pas être vulgaire dans ce que je fais. Même quand c’est de l’humour noir, je le suggère plus que je ne le dis. C’est comme avec certains comiques. C’est mieux de les voir sur scène car sur disque, il manque une dimension. Le seul que j’écoute encore beaucoup sur disque c’est Desproges. Parce que ce qu’il dit est beau ! »

Plutôt Beatles ou Stones ?
« Plutôt Beatles depuis tout petit. C’est mon premier coup de foudre musical, mon premier souvenir. A 3 ans avec ‘Strawberry fields forever‘ parce que j’avais peur de la fin. Par contre, ça a toujours été mon morceau préféré, même si j’avais peur, peut-être que j’essayais déjà de dépasser mes limites. Encore aujourd’hui, c’est mon morceau préféré. J’adore les Stones aussi, mais les Beatles davantage. A la base, je viens de la pop psyché, on va dire. »

 

Pour écouter la pop psyché de Jo Cimatti (ses propres compositions), ce sera le 25 juin 2014 à la Porte des Allemands. Pour sa formule participative, rendez-vous dans la cour de la Médiathèque Verlaine, à 16h30 le samedi 28 juin, dans le cadre du Festival Musiques Hors Format.

En attendant, voici un teaser de Jo Cimatti improvisant sur la terrasse de la Médiathèque Verlaine !

The following two tabs change content below.

Véronique D.

Bibliothécaire - Bibliothèques-Médiathèques de Metz

Derniers articles parVéronique D. (voir tous)

in: Actus, Écouter · tagged:

Laisser votre commentaire :

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *


*