Les BMM sont fières de compter parmi leurs fidèles lectrices une personnalité hors-norme. Martine Hofer, 51 ans, infirmière libérale est également la première Messine à s’être qualifiée pour le championnat du monde de l’Iron Man à Hawaï le 8 octobre prochain. Il s’agit de l’une des compétitions sportives les plus difficiles au monde : quatre kilomètres de natation, cent quatre-vingt de cyclisme et quarante deux de course à pied. Ajoutez à cela un genou souffrant d’arthrose et une phobie de l’eau surmontée seulement à l’âge de 45 ans et vous saisirez peut-être mieux l’ampleur de l’exploit ! Entre deux séances d’entrainement, Martine est venue nous rendre visite pour un entretien exclusif.
1. Martine, tu courrais déjà vite quand tu étais petite ?
Surtout quand il s’agissait de courir après les garçons ! (rire) ou quand on jouait au gendarme et au voleur, j’étais souvent le gendarme. Plus sérieusement c’est vers l’âge de 11 ans que j’ai débuté l’athlétisme, après que mes parents m’y ont inscrite.
2. En quoi la sportive d’aujourd’hui est-elle différente de l’infirmière et de la lectrice ?
Je retrouve beaucoup de similitudes entre mes activités sportives et mon métier d’infirmière. Dans les deux, le relationnel tient une place très importante. L’investissement physique est également essentiel. Par contre je placerais la lecture dans une autre catégorie, en marge du reste. Quand j’ouvre un livre, j’apprécie surtout de me retrouver seule, au calme. Ça m’apaise beaucoup.
3. Qu’est-ce qui dans ton métier te passionne le plus ?
Mon métier c’est avant tout une vocation. Je me nourris à tous les niveaux de l’échange avec le patient, de l’écoute, de l’aide et du soulagement que je lui apporte. L’autre aspect c’est le goût pour les voyages et pour l’engagement. J’ai toujours rêvé de partir loin aider des gens. Par ailleurs, une expérience de deux ans comme bénévole en Asie a totalement conforté ce rêve.
4. Qu’est-ce que tu détestes le plus dans le sport ?
M’entrainer sous la pluie ! Je n’aime pas du tout le mauvais temps pour pratiquer. A part ça, je ne te cache pas que je suis assez hargneuse et que j’ai parfois été critiquée dans le milieu. A présent ça va mieux, les mentalités ont nettement évolué mais au début des années 90 le machisme était très présent dans le sport. A l’époque les courses à vélo étaient mixtes par exemple. Quand j’essayais de dépasser j’entendais « T’as qu’à rester derrière ! ». Il a vraiment fallu que je fasse ma place.
5. Quel sport pratiques-tu à la Médiathèque ? Laquelle fréquentes-tu ?
Quel sport ? … Et bien la marche mentale je dirais (sourire). C’est surtout la Médiathèque du Sablon que je fréquente en fait. C’est celle qui est la plus proche de chez moi. La plupart du temps je me contente d’emprunter des documents, je reste peu de temps sur place. En fait je n’arrive à lire que totalement isolée, chez moi la plupart du temps.
6. Coach littéraire, coach sportif, quelles sont tes influences ?
J’emprunte beaucoup de livres sur le soulagement de la souffrance, la gestion de la douleur, la diététique aussi. Sinon des bouquins sur les techniques de coaching justement, sur les différentes manières de motiver des personnes âgées, de les faire bouger. Quand des livres me marquent, je les achète pour les prêter à mes patients quand je sens que ça peut les aider. J’organise parfois des sorties avec des personnes âgées, histoire de les faire bouger. Je les invite également à venir sur les courses.
7. Comment prépares-tu ta séance d’échauffement avant de lire un roman ?
Pour lire je n’ai pas vraiment besoin de m’échauffer tu sais. Comme je te disais c’est plutôt une séance de relaxation, de récup’.
8. Lorsque tu franchis la ligne d’arrivée, tu entends quelle musique ? Eye of the Tiger comme Rocky ?
Ah moi tu sais je suis plutôt rock’n’roll. Si je pouvais avoir les Stones pendant la course ce serait parfait ! Par contre lorsque je franchis la ligne c’est le silence absolu, une délivrance et je me sens dans une réelle plénitude.
9. Tu prendras des livres avec tes baskets pour aller à Hawaï ? Raconte…
Je vais être plutôt chargée à l’embarquement pour Hawaï. Entre tout l’équipement, le vélo, les chaussures, le casque etc. j’espère pouvoir faire rentrer quelques magazines sportifs dans ma valise et avec un peu de chance un Marc Levy.
10. Bon, pour finir Martine, à quoi bon courir ?
Pour tout ! Se divertir, se faire plaisir, se faire mal, se ressourcer (comme pour la lecture), pour s’entretenir, se dépasser et se retrouver avec les autres. A présent le corps me fait mal mais la tête me fait du bien. Ce rapport entre le bien être mental et physique est en train d’évoluer. Après Hawaï mes objectifs seront plus familiaux que sportifs. Il y a un temps pour tout.
Martine, au nom de toute l’équipe des BMM, je te remercie chaleureusement et voici une vidéo d’encouragement pour Hawaï!
Retrouvez deux articles parus récemment dans le Républicain Lorrain sur Martine Hofer ici et là.
Je tiens quant à moi à remercier tout particulièrement les collègues qui ont rendu cet article possible. Véronique championne de photo sur Iphone, Florian rédacteur de questions en chef et Marie-Hélène l’amie sportive de Martine.
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