Les travaux du Mettis concernent actuellement un axe de circulation qui compte parmi les plus anciens et les plus importants de l’histoire de Metz.
L’ancienne route gauloise conduisant de la Manche et de la Mer du nord à l’Allemagne du sud coupe à Metz la Moselle et la voie romaine de Lyon à Trèves. Des gués anciens – sans doute signalés dans le paysage par les mégalithes, connus encore au début du Moyen Age sous le nom de « Pierre Hardie » et « Haute Pierre » et qui se sont maintenus dans les toponymes de rue de la Pierre Hardie et dans celui de rue de la Garde (anciennement rue de la Wade, du latin vadum : le gué), aujourd’hui rue du Juge Pierre Michel qui longe le vieil Hôtel de la Haute-Pierre plus connu aujourd’hui sous son nom de Palais de Justice – permettaient le passage de la Moselle au pied de la terrasse où est bâtie la ville. On ignore tout de l’existence et de la situation à l’époque préhistorique de l’actuel grand bras de la Moselle. Le Pont Saint-Georges conduisant au Pontiffroy est à l’origine un pont antique qui resta longtemps le seul moyen donné à la voie romaine de Metz à Reims pour passer la rivière.
L’augmentation de la population au XIe siècle entraine le lotissement et la construction des terrains situés au sud de l’ile Chambière (rue de la Haie ; rue du pont des Morts) et rend nécessaire la construction d’un passage pérenne, donc non soumis aux caprices du fleuve. En 1222-23, sous l’épiscopat de Conrad de Scharfenberg, un premier pont de bois est lancé. Financé par l’impôt du «warnement des morts» c’est-à-dire la remise du meilleur habit de tout habitant, quel que soit son état et son rang, décédé dans l’archiprêtré de Metz, ce pont porte tout d’abord le nom de «Pont des Morts».
« Conrart, par la grâce de Dieu, évêque de Metz & de Spire Chancelier de la cour impériale, faisons savoir à tous ceux que cet écrit entendront et verront, que nous avons établi, par le conseil de la Clergie & de tout le Commun de Metz, que qui oncques mourrait, soit clercs, soit laïcs, soit petits, soit grands, soit hommes, soit femmes, dedans l’archiprêtré de Metz, donnera, pour Dieu & pour s(on) âme, au nouveau pont que nous faisons parmi Moselle, en droit l’Hôpital en Chambres, le meilleur warnement de robes part qu’il aurait au jour de sa mort…. »
Vingt ans plus tard, un grand pont est construit – au moyen du même revenu – sur le grand bras de la Moselle, le pont prendra le nom de « Premier Pont des Morts » puis de « Moyen Pont des Morts » et enfin de « Moyen Pont ». (La suite au prochain article…)
Pierre-Édouard W.
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