L’affaire Raphaël Lévi, juif de Boulay condamné par le Parlement de Metz le 17 janvier 1670, à mourir par le feu sur le bucher pour avoir, selon un jugement rendu avant d’avoir été instruit, enlevé et immolé dans le cadre d’un meurtre rituel, un enfant de trois ans, connut un retentissement considérable dans l’Europe toute entière. Louis XIV, ayant demandé à être instruit de l’affaire, cassa la sentence, malheureusement trop tard.
En témoignent les quelques feuillets que viennent d’acquérir les Bibliothèques-Médiathèques de Metz qui, dans une traduction allemande du texte original français, donnent les attendus de la décision de justice sous le titre Gerichtlicher Proceß und Urtheil des Parlaments zu Metz eines Juden Raphael Levi genandt (sic) … (Procès en justice, et sentence du Parlement de Metz, d’un Juif nommé Raphaël Levi…). Ce document rare figure parmi les pièces ajoutées à la suite de l’Appendix de la continuation (tome 20) du Philemeri Irenici Elisii Diarium Europaeum … oder Kurtze Beschreibung Denckwürdigster Sachen (Brève description de choses mémorables), périodique bis annuel formant un recueil (45 volumes) et présentant des nouvelles et des informations de toute origine et de toute nature, publié à Francfort à partir de 1659 par Martin Meyer. La bibliographie de cette affaire qui défraya la chronique européenne s’en trouve ainsi dument complétée.
L’affaire Raphaël Levi a été reprise dans un livre de Pierre Birnbaum (Fayard, 2008) : Un récit de « meurtre rituel » au Grand Siècle : l’affaire Raphaël Lévy, Metz 1669. Le 26 mars 2009, la Ville de Metz a décidé de donner le nom de Raphaël Lévy à une rue de Metz.
Pierre-Édouard W.
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