Hommage à Marage

Traité des manières de graver en taille-douce, par Abraham Bosse

Coll. BM Metz

Le monde de la gravure vient de perdre l’un de ses plus respectables représentants : Roger Marage s’est éteint.

Artiste mussipontain, il s’inscrit rapidement dans la lignée des grands graveurs lorrains. Après des études à l’école des Beaux-Arts de Rennes, sous la houlette de Mathurin Méheut, puis à l’Ecole nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris, où il sera enseignant jusqu’en 1982, il s’adonne à l’eau-forte, technique par laquelle il développe une grande virtuosité.

Son travail est rapidement salué par ses pairs, il reçoit à ce titre de nombreux prix : le Grand Prix des Beaux-Arts de la ville de Paris en 1954, le Grand Prix Baudry de la gravure décerné par la Fondation Taylor en 1990, pour ne citer qu’eux. Par de rehauts de burin et parfois même d’encre de chine, il donne à ses estampes une grande intensité. Son style, si spécifique, vif et énergique, s’adapte magnifiquement à ses sujets où prédominent les paysages, notamment la campagne lorraine, et l’architecture. Plus rarement, il croque des scènes de genre : dîner mondain, soirée « aristocratique »… où le dandysme de rigueur transparaît non sans ironie. Car à écouter ses amis, l’homme savait brillamment manier l’humour, tant par le verbe que par le trait…

Très attaché à sa ville d’origine, il réalise de nombreuses gravures mettant en scène les principaux édifices mussipontains, mais aussi, dans les années 60, des cartes de vœux pour les fonderies de Pont-à-Mousson. Il met également son art au service de la bibliophilie, en illustrant des ouvrages ancrés dans la culture lorraine : La Colline inspirée de Barrès, ou encore Les Œuvres du Roi Stanislas.

En 1973, la Société Godefroy Engelmann et la Bibliothèque municipale de Mulhouse présentent une rétrospective de « l’œuvre gravé de Roger Marage ». A travers les  40 planches sélectionnées, l’artiste s’impose comme l’un des graveurs sur cuivre les plus représentatifs de la gravure figurative de son époque.

Plus récemment, en 2009, le Musée au Fil du Papier, à Pont-à-Mousson, lui consacre une grande exposition suite à une généreuse donation de l’artiste : 70 pièces sont alors présentées au grand public.

Aujourd’hui, près de 20 musées français et étrangers conservent ses gravures. Outre une estampe réalisée par l’artiste et représentant l’intérieur de l’abbatiale des Prémontrés, les BMM conservent également un magnifique ouvrage illustré par Marage et imprimé sur vélin pur fil de Rives (Res In-4 221). On y découvre notamment un magnifique portrait de Stanislas… Alors, si vous ne connaissez pas encore son œuvre, plus d’excuse, courez au musée ou encore mieux, à la Médiathèque du Pontiffroy !

Oeuvres du Roi Stanislas (Res In-4 221)

Coll. BM Metz

Je vous donne ma parole, vous ne serez pas déçu !

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Anne D.

Bibliothécaire - Bibliothèques-Médiathèques de Metz

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