« La place d’Armes de Metz » un ouvrage de référence

Né à Metz en 1980, Aurélien Davrius prépare actuellement une thèse d’histoire de l’art et de à l’École pratique des hautes études de Paris (Sorbonne) consacrée à la biographie et à l’œuvre théorique et pratique de l’architecte de la place d’Armes de Metz, Jacques-François Blondel.

Jacques-François Blondel naquit à Rouen en 1705, d’une mère parisienne et d’un père marchand chapelier. Son travail, plus théorique que pratique, demeure aujourd’hui encore largement méconnu. Dès 1743, il fonda « l’École des Arts », rue de la Harpe dans le quartier Latin. Premier établissement de ce type, il s’agissait d’une école publique, comme l’école académique. En 1755 il est élu à l’Académie ; en 1762, il y devient professeur et en 1767, il entre dans le petit cercle des artistes qui bénéficient d’un appartement au Louvre, où siège l’Académie. Blondel rédigea tous les articles ayant trait à l’architecture dans L’Encyclopédie de Diderot et D’Alembert.

Les recherches d’Aurélien Davrius sur la place d’Armes font aujourd’hui l’objet d’une très belle publication, scientifiquement rigoureuse et historiquement passionnante.

La place d’Armes, son Hôtel de ville, son ancien corps de garde (actuel Office de tourisme), la façade de son ancien parlement constituent l’un des joyaux du patrimoine messin. Véritable écrin de la cathédrale Saint-Étienne, la place d’Armes a rarement fait l’objet d’une étude spécifique. L’ouvrage d’Aurélien Davrius, permet d’appréhender toute la richesse des conceptions architecturales de Blondel et l’idéologie sous-jacente à ces aménagements de vastes places au sein des villes qui se développèrent dans toute l’Europe durant le siècle des Lumières.

Le quartier historique de la cathédrale à Metz, tel que nous le connaissons, fut construit pour l’essentiel au milieu du XVIIIe siècle à l’occasion d’importants travaux d’urbanisme. Le maréchal de Belle-Isle, gouverneur de Metz, est l’initiateur de ce projet. Son successeur le maréchal d’Estrées fut chargé de le réaliser. Ces embellissements s’inscrivaient dans la volonté de la monarchie de moderniser et aérer ses villes. Le plan d’ensemble fut l’occasion pour Blondel d’appliquer ses théories, notamment sur ce que doit être une place dans une ville militaire.

Inachevé au XVIIIe siècle, mutilé au suivant, il ne reste aujourd’hui du puissant ensemble blondélien projeté pour Metz qu’un fragment admirable. Pourtant, des documents d’archives nombreux et précis nous en retracent l’histoire, et nous permettent d’imaginer ce qu’a pu être, et ce qu’aurait pu être, l’une des dernières créations dans ce genre du siècle des Lumières. L’ouvrage d’Aurélien Davrius ne manquera pas de compter parmi les ouvrages de références sur l’histoire et le patrimoine messin.

         

    

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Dorothée R.

Chargée de la valorisation du patrimoine - Service patrimoine culturel - Mairie de Metz

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