Rêve en escalier

Je monte les marches de plus en plus vite, c’est interminable, je n’ai plus d’air pour respirer correctement alors je fais une pause. Descendre un escalier sans rampe et sans main courante le long du mur est une chose très désagréable, bien qu’il n’y ait aucun danger si on fait attention. J’entends de curieux bruits, peut-être des oiseaux ? Je ne trouve pas d’où cela vient alors je recommence encore une fois à monter. Je me demande où se termine cet immense escalier, peut-être au paradis mais il ne faut pas trop rêver ! Je passe de marche en marche jusqu’à ce que je sente une chose me toucher. Je prends peur et je n’ose pas me retourner, ayant des sueurs froides dans le dos. Je reste figée sur place, telle une statue de marbre. Je cours aussi vite que je peux, le souffle haletant, soudain je trébuche. Ma tête se cogne alors violemment sur une des marches. J’ai la tête ensanglantée, ma vision se trouble, elle est floue. À ce moment là, je vois un visage au-dessus de moi puis je m’évanouis, perdant brutalement connaissance.

Je me réveille, sans doute quelques heures plus tard, avec un mal de tête permanent. Il n’y a plus le visage, je suis rassurée. Je reprends ma course folle, je suffoque, le bruit de mes pas précipités résonnent avec force. Les marches ne sont plus de vraies marches avec un plan horizontal, mais de simples barreaux métalliques qui sortent d’environ un mètre du mur, distants l’un de l’autre d’une quarantaine de centimètres, et entre l’un et l’autre il y a le vide. Je me mets à crier, rongée par l’inquiétude : « Hé … oooh … il y a quelqu’un ?! » J’entends ma voix se répéter inlassablement, comme si l’écho me répondait. Je commence à sombrer dans la solitude et perds au fur et à mesure tout espoir de revoir ma chère famille, mes amies qui sauraient me consoler, me soutenir dans mes difficultés… Je pleure.

Reprenant mon courage à deux mains je remonte ces marches qui n’en finissent pas. La fatigue et la soif me guettent déjà, comme un monstre tapi dans l’ombre. J’ai peur d’être condamnée à errer dans ce maudit escalier. J’entends une mélodie qui me semble familière, je commence à chercher d’où cela vient, mes yeux commencent à se fermer doucement et paisiblement.

Je les rouvre et me trouve en plein désert avec une chaleur insoutenable. Je vois des rivages. Des oasis par milliers, je rêve de boire, même si ce n’est qu’une goutte d’eau. Je pourrai boire la mer entière. Zigzaguant de tous les cotés, je tombe parfois. Au loin je vois la mer et ses bateaux voguant comme si une mère berçait son enfant en lui chantant de douces paroles. Je me déshydrate. Je m’allonge sur le sable, en croyant mourir.

Je ferme mes paupières, j’écoute tout ce qui se passe autour de moi. Des rugissements soudain, sans doute le vent. J’ouvre mes yeux brusquement et constate avec frayeur une griffure sur le long de ma jambe, aussi longue que mon bras. Je me lève d’un bond et cherche la maudite bête responsable. Il n’y a personne, juste moi et mes pensées. À force de penser à cette blessure je n’ai pas remarqué que je suis dans une jungle. Ça me fait songer à Tarzan, j’espère qu’il va venir me délivrer de cet endroit hostile. J’entends les bruits d’un ruisseau, je me dirige vers lui aux sons. Arrivée devant le ruisseau, je plonge mes mains dans l’eau et bois enfin. Je me débarbouille le visage. Je distingue de bons et gros poissons, ce qui me met l’eau à la bouche. Je ne peux pas les attraper, malheureusement je n’ai plus la force nécessaire. Je pars à la conquête de fruits et perçois de belles mûres, qu’elles sont savoureuses !

Soudain, je discerne des rugissements tout près de moi, mon cœur s’emballe. Le mûrier se met à bouger, un ours surgit, se levant sur ses deux pattes arrière. Je cours aussi vite que je peux avec le peu de force qu’il me reste. Je grimpe sur un arbre, l’ours me guette d’en bas cherchant tout moyen de me faire descendre. Je me hisse de branche en branche, ça me rappelle ces marches qui n’en finissaient pas. De cette hauteur je ne distingue plus l’ours, cet arbre est sûrement l’un des plus grands du monde. Je n’ai toujours pas atteint le sommet. Je commence à m’épuiser, j’aimerais tellement dormir mais je risquerai de tomber. Une idée me vient à l’esprit, je vais m’attacher avec des lianes, comme ça il n’y aura aucun risque que je chute. Je me réveille dans la nuit, je pense que j’ai dormi longtemps, j’espère que la nuit est calme ici.

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Nadège D.

13 ans

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