Le vendredi 21 juin 2013, le Musée de la Cour d’Or a présenté publiquement les tableaux d’Emile Knoepfler, peintre de l’école messine, donnés à Metz Métropole par Mme Madeleine Hammen et ses enfants. Cet ensemble est la face visible d’un patrimoine dont la correspondance du musicien Camille Durutte constitue la seconde partie.
Dans sa demeure de Mey, près de Metz le compositeur Camille Durute réunissait en effet les acteurs de la vie culturelle locale : les peintres de l’école de Metz notamment, mais aussi les musiciens (ainsi Liszt en tournée) et les philosophes comme Wronski, etc. En acquérant son ancienne maison, le Dr. Jean-Louis Hammen et son épouse ont retrouvé une importante documentation (correspondances familiales, partition manuscrite, photographies sur papier ou plaques de verre), en grande déshérence. Le sauvetage du fonds, inventorié dans le cadre de la préparation d’un doctorat par Edith Vecchio-Luchetti, a pu être entrepris grâce notamment au concours de la de la Direction Régionale des Affaires Culturelles de Lorraine. La famille Hammen a proposé d’en faire don aux Bibliothèques-Médiathèques de Metz, ce que la ville a accepté par délibération du 27 septembre 2012. Cinq classeurs inventoriés de la correspondance
de Camille Durutte sont désormais disponibles pour les chercheurs
à la Médiathèque Verlaine (Pontiffroy).
Camille Durutte (1803-1881) fut autant musicien que théoricien de la musique. Il composa de la musique romantique : quelques opéras, des œuvres de musique religieuse et de la musique de chambre, sa symphonie n’a été que récemment publiée par Pierre Thilloy. Durutte développa aussi dans Esthétique musicale (1855) et Technie harmonique (1876) une théorie musicale mathématique qui se fondait sur les travaux de Wronski, auquel seul Edgar Varèse se réfère encore explicitement :
« À vingt ans, j’ai découvert une définition de la musique qui éclaira soudain mes tâtonnements vers une musique que je sentais possible. C’est celle de Hoene Wronski, physicien, chimiste, musicologue et philosophe de la première moitié du XIXe siècle. Wronski a défini la musique comme étant « la corporification de l’intelligence qui est dans le son ». Je trouvais là pour la première fois une conception de la musique parfaitement intelligible, à la fois nouvelle et stimulante. Grâce à elle, sans doute, je commençai à concevoir la musique comme étant spatiale, comme de mouvants corps sonores dans l’espace, conception que je développai graduellement et fis mienne. J’ai compris très tôt qu’il me serait difficile ou impossible d’exprimer avec les moyens mis à ma disposition les idées qui me venaient. J’ai même commencé dès cette époque à caresser le projet d’affranchir la musique du système tempéré, de la délivrer des limitations imposées par les instruments en usage et par toutes ces années de mauvaises habitudes qu’on appelle de façon erronée, la tradition. »
André-Pierre Syren
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22 juillet 2015 à 13 h 36 min ·
Bonjour.
Est-il possible de joindre Mme Edith Vecchio-Luchetti à propos de ces archives familiales où tout autre personne acceptant de me renseigner sur le lieu où elles sont consultables ou visibles ?
D’avance merci pour une éventuelle réponse qui puisse me faire avancer dans mes recherches.
Ph GRAMPEIX (Tech Sup aéronautique, 55 ans , en région parisienne)
30 juillet 2015 à 10 h 20 min ·
Bonjour, nous vous contactons par messagerie.
30 juillet 2015 à 21 h 09 min ·
Bonsoir et merci d’avance
PhG