A l’occasion de l’exposition « Il était une fois…Es war einmal… les contes de Grimm » présentée en partenariat avec le Goethe Institut de Nancy à la Médiathèque Verlaine (Pontiffroy), les Bibliothèques-Médiathèques de Metz vous proposent une belle sélection d’imagerie populaire autour de ce sujet intemporel et intergénérationnel. 26 documents originaux, dont deux séries importantes sur Barbe bleue et Cendrillon.
Au 19e siècle, la France a abrité d’importants foyers de production imagière : plus importante place régionale avant 1870, Metz a compté jusqu’à’ à 18% du total de l’édition nationale (contre 26% à Paris) grâce aux entreprises établies par Adrien Dembour, Gangel ou Delhalt. Dans le recueil «Jadis et naguère», en 
particulier, Verlaine a évoqué l’iconographie merveilleuse de ces images colorées largement répandues. Si l’on ne retient guère désormais que celles d’Épinal, toute la Lorraine a imprimé des images populaires : Nancy avec Desfeuilles ou Lacour, Pont-à-Mousson avec Vagné et Haguenthal…
Le succès que connût en son temps ce médium s’explique en partie par le rôle primordial que jouaient alors les colporteurs, qui se chargeaient de la distribution entre hameaux, villages et vallées. Ces « feuillets à un sou » constituaient de fait une véritable force médiatique pour diffuser informations et nouvelles, mais aussi pour populariser les gloires nationales, édifier les masses populaires, former et amuser adultes et enfants issus de milieux plus ou moins favorisés…
Dès le 18e siècle, l’évolution des mentalités amène l’apparition d’une forme de considération pour les enfants : la mortalité infantile baissant suite aux avancées de la médecine, l’enfant acquiert une place nouvelle au sein de la famille. Dès lors, il devient l’enjeu d’une culture de moralisation… qui passe volontiers par la lecture de conte.
L’imagerie populaire s’en fait l’écho, et propose de nombreux feuillets relatant ces formes de récit. Le traitement graphique alors proposé en assure une grande popularité y compris auprès d’un public adulte, les motifs iconographiques traversant volontiers les frontières de genre, de public, et même travestissant parfois les sujets. Les rencontres 2013 du Musée de l’image s’attachent d’ailleurs à ce sujet.
Venez (re)voir par vous-même !
Anne D.
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8 novembre 2013 à 17 h 16 min ·
Conte agréable et charmant, merci.