Simultanément douce et déterminée, pugnace dans ses choix, une enfance rude et une condition féminine source d’obstacles auront tenté de la museler. Mais rien « n’arrête une idée ». Rosette Choné suit son instinct doublé d’un libre-arbitre assumé, passe tous les obstacles et atteint son but : enseigner et ce jusqu’à l’âge de la retraite.
Puis elle voyage beaucoup et très récemment sur un cargo… Elle multiplie les activités en illustrant des ouvrages pour la jeunesse en édition bilingue, parallèlement à la préparation d’une thèse de doctorat soutenue brillamment, La Pierre et la mort, le cimetière de l’Est en 1996, à l’université de Metz. Infatigable, elle associe aux mouvements de sa pensée, une passion et un talent pour la gravure. Elle choisit de se perfectionner en Italie et empoigne burin, pointe sèche, brunissoir, berceau, ciselet… grave, encore et encore.
C’est toute cette œuvre multidimensionnelle, qui l’a fait élevée au grade de chevalier de la Légion d’honneur en mai 2012. Rosette Choné, artiste-graveur messine, fut célébrée dès 2006 à l’occasion de la sortie de la publication Femme en voyage, éditée par les BMM, en écho de l’exposition éponyme. Les deux volets d’un même événement consacraient un parcours artistique et personnel plutôt singulier.
Des confrères, des artistes et des écrivains participèrent au panégyrique, démontrant leur attachement à cette femme courageuse. Le récit d’atelier, tenant lieu de préface, rendait compte de l’environnement immédiat de l’artiste, entourée par les différents modes d’expression d’une passion presque entièrement tournée vers les arts que sont la gravure et la photographie. « Presque », parce que la nature l’a faite femme, avant d’être artiste elle est éminemment humaine.
Pétrie d’un genre d’humanisme qui lui colle à la peau, sensible aux blessures faites à l’humanité en général, elle transmet sans cesse des valeurs en bataillant gentiment mais fermement sur les notions de respect et de générosité. De disputation en discussion, elle trace dans le cœur des gens qui la rencontrent un sillon comme formé à l’acide, indélébile.
Marie-Paule Doncque
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