L’Espace Intermedio de la Médiathèque Jean-Macé à Borny est à l’heure de la Science-Fiction jusqu’au 7 décembre. À cette occasion de nombreux romans d’auteurs de SF sont présentés et mis en valeur. Une attention toute particulière est portée à un auteur culte, Philip K.Dick.
Ou comment devenir dickien…
Son premier livre, Loterie solaire est publiée en 1955. La France affectionne ce romancier atypique et l’adopte rapidement alors qu’il dénote dans le milieu littéraire américain. Depuis 1970, le succès de son œuvre ne se dément pas. Aujourd’hui, l’essentiel de ses romans est régulièrement réédité et plébiscité par les libraires.
Il a publié 50 romans et une centaine de nouvelles.
Ce n’est vraiment qu’après sa mort que Philip K.Dick entre dans la légende, son aura est telle qu’il devient une figure de proue de la SF. De nombreux blogs et sites comme le Paradick rendent hommage à cet auteur au regard visionnaire. Sa personnalité complexe séduit Emmanuel Carrère qui en a fait un roman biographique, Je suis vivant et vous êtes morts (Seuil, 1993).
Des adaptations cinématographiques célèbres, Blade Runner (1982) de R. Scott, Minority Report (2002) de S. Spielberg et Total Recall (2012) de L. Wiseman appuient sa notoriété.
Philip K.Dick est né en 1928 à Chicago avec une sœur jumelle qui meurt peu après. Ce décès lui laissera des séquelles et occasionnera de nombreux problèmes psychiques. À 13 ans Dick se met à écrire. Ses premiers romans passent inaperçus mais le succès arrive en 1962 avec le Maître du Haut Château : il invente un monde alternatif, où l’Allemagne, victorieuse de la Seconde Guerre mondiale, envahit la moitié est des États-Unis. Ce roman reçoit le Prix Hugo en 1963, prix décerné chaque année aux États-Unis pour récompenser le meilleur roman SF de l’année.
Une demi-douzaine d’autres prix jalonnent sa carrière notamment pour Substance Mort en 1979, le Prix de la SF de Metz, attribué lors des Festivals de la Science-Fiction et de l’Imaginaire de Metz. Autrement baptisé le « Graoully d’or », il fut décerné de 1978 à 1982.
C’est un auteur prolixe, inspiré, à l’imagination débordante. On a beaucoup parlé de schizophrénie, de paranoïa car son comportement est étrange, ses idées vacillent entre fiction et réalité, ses perceptions aiguisées par des médicaments, voire des drogues, alimentent ses pérégrinations mentales. Après moult déboires sentimentaux, après quelques années « floues » (apôtre du LSD, gourou de la contre-culture), il connaît une expérience mystique étonnante, il se demandera jusqu’à sa mort, s’il n’est pas passé de « l’autre côté du miroir »…
D’ailleurs, la conférence qu’il donna à Metz en 1977, dans le cadre du Festival de Science-Fiction et de l’Imaginaire, est restée dans les esprits de ceux qui y assistèrent. Son approche mystique, son discours étonnant (selon lui, il aurait déclaré avoir été connecté par des extra-terrestres en 1974…), son addiction aux stupéfiants firent de lui un personnage excentrique mais tellement passionnant.
Il meurt d’un accident vasculaire cérébral en 1982. Un an plus tard, un prix littéraire est créé en son hommage, le Prix Memorial Philip K.Dick, qui récompense des romans de SF ou de Fantasy parus en livre de poche car cet auteur eut rarement droit, de son vivant, à des éditions en grand format.
Philip K.Dick fut longtemps boudé, sous-estimé, ballotté mais les amateurs de SF reconnaissent son talent et l’encensent encore.
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