Depuis plusieurs années, en partenariat avec le festival Le livre à Metz, les BMM reçoivent dans leurs différents sites, le temps d’un week-end, des écrivains qui viennent à la rencontre de leur public. C’est l’occasion pour les lecteurs de notre réseau de venir écouter cette année des auteurs aux profils variés (femmes, hommes, de 23 à 85 ans, parisiens, banlieusards et provinciaux…) aux talents s’exerçant tous azimuts (romans évidemment, mais aussi scénarii, presse écrite et audiovisuelle).
Le doyen de nos invités, Jean-Claude Carrière, est un des parrains de la manifestation. Son œuvre protéiforme est plus qu’abondante. Il a commencé comme scénariste des films de Pierre Etaix, avant de rencontrer Luis Bunuel avec qui il collaborera jusqu’à la fin. Parmi les films qu’on lui doit, citons : Le Soupirant de Pierre Étaix en 1963, Le Journal d’une femme de chambre de Luis Buñuel en 1964, Viva María ! de Louis Malle en 1965, La Piscine de Jacques Deray en 1969, Borsalino de Jacques Deray en 1970, La Chair de l’orchidée de Patrice Chéreau en 1975, Cet obscur objet du désir de Luis Buñuel en 1977, Le Tambour de Volker Schlöndorff en 1979, Sauve qui peut (la vie) de Jean-Luc Godard en 1980, Le Retour de Martin Guerre de Daniel Vigne en 1982, Danton d’Andrzej Wajda en 1983, Max mon amour de Nagisa Ōshima en 1985, L’Insoutenable Légèreté de l’être de Philip Kaufman en 1988, Valmont de Miloš Forman en 1989, Cyrano de Bergerac de Jean-Paul Rappeneau en 1990, Le Ruban blanc de Michael Haneke en 2009, Syngué sabour : Pierre de patience de Atiq Rahimi en 2012 et L’Ombre des femmes de Philippe Garrel en 2015. Le plus beau palmarès du cinéma français ! Mais il ne s’est pas contenté de travailler pour le cinéma, il a écrit pour le théâtre en particulier pour Peter Brook, et pour la télévision (Bouvard et Pécuchet, La controverse de Valladolid…). Enfin, il a publié presqu’autant de livres qu’il a écrit de films. Quelques romans, des novellisations de ses films, et surtout depuis quelques années, il joue le rôle de vieux sage qui dialogue avec le dalaï-lama, Umberto Eco et récemment avec Jean-Jacques Rousseau. C’est ce touche-à-tout de la culture qui viendra présenter sa médiathèque idéale le samedi 23 avril à 11h à la Médiathèque Jean-Macé.
La Médiathèque du Sablon recevra le même jour à 14h un autre homme d’images et de mots en la personne de Gérard Mordillat. Ce dernier a réalisé plusieurs séries de documentaires sur le christianisme diffusés sur ARTE. Il a parallèlement écrit une vingtaine de romans dont plusieurs ont été portés ensuite à l’écran. Ses romans qui décrivent le monde social sans pitié qui écrase une classe ouvrière de plus en plus marginalisée, s’engagent du côté des luttes que mène cette classe sociale abandonnée. Son avant-dernier livre, La brigade du livre, raconte l’enlèvement par un groupe de travailleurs d’un journaliste chantre de la droite décomplexée, et sa mise au travail 8 heures par jour devant une machine-outil à percer des pièces métalliques. Le dernier est consacré au personnage d’Hamlet qui obsède l’auteur depuis de nombreuses années.
Hélène Gestern, universitaire nancéienne, a publié trois romans, qui ont moissonné les prix littéraires, dont le prestigieux Prix Erckmann-Chatrian, « le Goncourt lorrain » pour Portrait d’après blessure. C’est une romancière subtile qui travaille sur les secrets de famille et la place de l’image dans la société contemporaine. Elle sera le samedi 22 avril à 15h30 à la Médiathèque Verlaine.
Après un premier roman très remarqué, N’entre pas dans mon âme avec tes chaussures Paola Pigani propose Venus d’ailleurs, un roman qui s’insère parfaitement dans la thématique de la manifestation cette année : « Bas les masques ! » Il s’agit de l’histoire d’un frère et d’une sœur kosovars qui arrivent en exil en 2001 dans la région lyonnaise, et des leurs efforts pour s’adapter à une société qui les ignore ou les rejette. Paola Pigani sera le samedi 22 avril à 17h à la Bibliothèque de Magny.
Jeanne Benameur a déjà une longue carrière d’écrivain derrière elle. Elle a beaucoup travaillé dans l’univers de la littérature de jeunesse, comme auteur bien sûr mais aussi comme directrice de collections chez différents éditeurs. Elle alterne romans pour la jeunesse et romans pour adultes. Le dernier en date, Otages intimes, retrace le difficile retour à la vie d’un photographe de guerre libéré après avoir été pris en otage. Elle sera à la Bibliothèque de la Patrotte le samedi 22 à 17h.
Notre dernier invité, Didier Daeninckx, est une figure historique du roman noir français. C’est en effet la publication en 1984 de Meurtres pour mémoire, roman qui s’appuyait sur le massacre des Algériens à Paris le 17 octobre 1961 par les troupes du préfet Papon, qui donne naissance au néo-polar, genre qui va s’épanouir dans les collections policières françaises. Daeninckx va beaucoup publier à la Série noire, puis chez différents éditeurs ; il sera un pilier de la série du Poulpe. Ses romans sont toujours caractérisés par une solide documentation historique et un parti-pris marxiste et anticolonialiste. Il est difficile de présenter son dernier livre, tant il publie à un rythme d’enfer, déjà trois titres depuis le début de l’année. On peut toutefois signaler l’album L’école des colonies, les deux volumes de ses nouvelles et Caché dans la maison des fous, court roman qui évoque le passage de Paul Eluard dans un asile psychiatrique de Lozère en 1943. Didier Daeninckx rencontrera ses lecteurs le dimanche 23 avril à 15h30 à la Médiathèque Verlaine.
Didier D.
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