Le Graoully est le dragon légendaire qui hantait les ruines de l’amphithéâtre de Metz et fut dompté par St Clément, premier évêque de la ville. Le saint s’est installé pour prêcher l’évangile dans les ruines de l’amphithéâtre gallo-romain, après en avoir chassé les serpents qui en rendaient l’approche impossible. Il attacha le plus grand d’entre eux avec son étole pour lui faire traverser la rivière Seille afin qu’il disparaisse dans un lieu sauvage.
Le souvenir de cette légende s’est perpétué dans les traditions : lors des processions des Rogations (juste avant l’Ascension), on promenait dans les rues de la ville une effigie du monstre.
Un mécanisme intérieur faisait bouger les mâchoires et effrayait les enfants ; les boulangers y jetaient de petits pains. A la fin de la procession, les enfants fouettaient le dragon et lui jetaient des pierres.
Cette manifestation donnant souvent lieu à des désordres, a été supprimée par les autorités religieuses en 1786 et la figurine descendue dans la crypte de la cathédrale. Depuis lors, le Graoully est devenu un référent culturel fort de l’identité messine, c’est sans doute l’élément patrimonial le plus populaire de la ville, repris dans de multiples registres de sens
Les Bibliothèques-Médiathèques possèdent plus d’une vingtaine de livres sur le sujet et ont publié dans les Carnets de Medamothi (n° 4, 2010) un article de Anne Adrian sur l’exposition organisée par les Musées de la Cour d’Or.
Le prix de l’album Jeunesse de l’Eté du livre s’appelle le Prix Graoully.
André-Pierre Syren
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