Géronimo a mal au dos

Dans le cadre du festival Littérature et Journalisme,
la Médiathèque du Pontiffroy reçoit Guy Goffette
vendredi 12 avril 2013 à 18h30

goffette-guy - GallimardPoète depuis toujours, Guy Goffette n’a jamais cessé d’écrire. Tour à tour enseignant, libraire ou lecteur chez Gallimard, il est l’auteur de nombreux poèmes, de quatre romans et, spécialiste de Verlaine et de Bonnard, d’essais remarqués sur leur œuvre.
Plusieurs fois récompensé, tant en France qu’en Belgique, il reçoit en 2010 le prestigieux Prix Goncourt de la poésie, pour l’ensemble de son œuvre.

Son dernier roman, Géronimo a mal au dos poursuit dans sa veine autofictive une série commencée avec Un été autour du cou, et poursuivie avec Une enfance lingère. Simon, le narrateur revient, homme mûr, dans la maison de son enfance. Il y retrouve son père, Géronimo, exposé dans le salon, mort. C’est le lieu et le moment pour lui de faire retour sur une enfance plus que rude, qui lui fit mettre la plus grande distance possible entre ses parents et lui dès que possible. Et à n’avoir de lien avec sa famille, le plus souvent, que par cartes postales interposées et visites pressées. La première partie du roman convoque le souvenir de ses parents, gens de peu, et plus particulièrement de son père, plâtrier taiseux et autarcique. Les souvenirs de ses humiliations enfantines lui reviennent en contrepoint d’une figure paternelle malgré tout admirable dans son intransigeance et son entêtement à dissimuler son amour derrière une sévérité de tous les instants. Ce pater familias à l’ancienne était capable à sa seule apparition de glacer l’atmosphère :
« C’était toujours l’été dans ma tête quand je pensais à là-bas, à ce petit coin de Lorraine, toujours vert et vivant, avec des coquelicots au bord des champs et des tritons dans la grande mare au bord de laquelle je passais mes après-midi avec les copains ; toujours l’été jusqu’au retour de mon père dont la salopette bleue, sitôt aperçue, me faisait frissonner comme au creux de l’hiver. »
La seconde partie du roman, plus brève, raconte les derniers temps de la vie de Géronimo — d’où, d’ailleurs, vient ce nom qu’il s’était choisi ? On ne le saura pas. Le personnage indomptable, est enfin dompté, mais par la vieillesse, la maladie puis définitivement par la mort. Personne ne gagne jamais à ce jeu-là.

Parallèlement à ce roman, Guy Goffette vient de publier La mémoire du cœur, un recueil de chroniques littéraires écrites entre 1987 et 2012, qui rassemble ses préfaces et les notes (joliment titrées Les vieux amis et Les bonheurs du jour) qu’il a consacrées aux auteurs qu’il admire.

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Didier D.

Bibliothécaire - Bibliothèques-Médiathèques de Metz
posted: Actus, Lire

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