Pour découvrir l’archéologie, ses enjeux, ses méthodes, le métier d’archéologue, rendez-vous aux journées qui leur sont consacrées les 22, 23 et 24 juin prochains. En 2012, en France, ce sont plus de 400 lieux de découvertes et plus de 800 actions qui sont proposées aux visiteurs !
À cette occasion, à partir du 19 juin, les Bibliothèques-Médiathèques de Metz proposent une présentation de livres dans la salle de documentation du Pontiffroy afin de rappeler la mémoire des archéologues qui ont permis de révéler le riche passé de notre ville et de montrer les découvertes des passionnés qui poursuivent l’œuvre de leurs aînés.
Pour commencer à brosser le tableau des recherches archéologiques faites à Metz, voici quelques étapes parmi les plus importantes.
Les plus anciennes mentions de recherches archéologiques concernant l’histoire messine figurent dans l’Histoire de Metz des bénédictins de la Congrégation de Saint Vanne (1769-1790).
Un grand archéologue local, Victor Simon, membre de l’Académie nationale de Metz, fut le fondateur de la Société d’Histoire et d’Archéologie de la Moselle. Sa vue d’ensemble de la ville antique lui permit de comprendre que la colline Sainte-Croix était la partie la plus ancienne de Metz. Il fut également à l’initiative de la restauration de l’Aqueduc de Jouy-aux-Arches à partir de 1836.
En 1839, c’est l’ouverture du Musée de Metz .
Charles Lorrain (1827-1873) fut à la fois bibliothécaire et passionné de fouilles. C’est à lui que les BMM doivent un fonds important d’ouvrages concernant ce sujet.
Ce sont surtout les grands travaux d’urbanisme réalisés pendant l’Annexion (1871-1918) qui dévoilent les vestiges messins les plus impressionnants : les remparts, les nécropoles gallo-romaines du Sablon, l’amphithéâtre, le « petit amphithéâtre ».
Dans les années soixante, on multiplie les fouilles de sauvetage à l’occasion des travaux qui remodèlent la ville. J.-J. Hatt et G. Collot notamment publient leurs découvertes.
À partir des années 1980, les fouilles et leurs analyses deviennent de plus en plus scientifiques.
Mais la figure la plus emblématique est très certainement Johann-Baptist Keune (1858-1937). Keune fut archéologue et directeur du Musée de Metz pendant la Première Annexion. Il œuvra à enrichir, répertorier et présenter ses collections et fit connaître le riche passé de Metz. Il effectua notamment les fouilles de l’amphithéâtre que l’empereur Guillaume II visita le 16 mai 1903.
Si l’héritage intellectuel de l’époque de l’Annexion a longtemps été occulté, ce n’est heureusement plus le cas aujourd’hui. Après l’hommage rendu à Paul Tornow qui restaura la cathédrale, un jardin situé près du Centre Pompidou-Metz a été baptisé du nom de Keune le 16 mai 2011, à l’emplacement des fouilles de l’amphithéâtre qu’il conduisit.
Pour en savoir plus :
Metz : cinq années de recherches archéologiques 1982-1990 / Philippe BRUNELLA, Pierre THION – Direction des Antiquités Historiques et Préhistoriques de Lorraine, Groupe Universitaire Messin de Recherche Archéologique, 1988
Carte Archéologique de la Gaule : Metz 57/2 – Académie des Inscriptions et Belles Lettres, 2005
Les publications de Jean-Baptiste Keune sont disponibles dans le catalogue des BMM.
Véronique P.
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