Plusieurs manuscrits messins sont venus compléter l’offre numérique de la bibliothèque intercommunale d’Epinal-Golbey qui conserve par ailleurs de nombreux documents, en original ou en copie, rassemblés par le bénédictin messin Dom Jean François (1722-1791), l’un des auteurs de l’Histoire Générale de Metz (1769-1790) et qui furent vendus à Dom Calmet pour contribuer aux frais d’impression.
Nous y relevons une chronique de Philippe de Vigneulles en trois volumes ; le premier volume (ms 139), une mise au net du manuscrit original, fut transcrit par un scribe professionnel contemporain de l’auteur puisque celui-ci l’a revue et corrigée ; il a ensuite appartenu à N. Mathei (signature in fine) qui est sans doute Nicolas Mathié chanoine de la cathédrale à la fin du seizième siècle puis à un comte de Gournay (signature sur la page de titre) sans doute Jean–Christophe, comte de Gournay, seigneur de Talange et Coin-sur-Seille, etc. né à Metz en 1639, maréchal des Camps et Armées du roi, mort le 1er juillet 1690 à la bataille de Fleurus) avant de passer en 1737 à l’abbaye de Senones ; les deux suivants (mss 140 et 141) ont été recopiés sur le manuscrit original de Metz (aujourd’hui perdu) à la demande de Dom Calmet.
Le manuscrit d’Esch (ms 217) manuscrit d’origine messine provenant de la famille Desch (Philippe, maître-échevin en 1461, mort en 1477 ou Jacques, maître-échevin en 1486 et en 1493, mort en 1499). De nombreux feuillets portent une guimbarde ou trompe d’Allemagne, emblème de cette famille patricienne. Le volume contient une centaine de textes très divers : prières et traductions de psaumes, chansons, compositions morales, récit de pèlerinage, calendrier, jardinage et horticulture. Il figure à l’inventaire de l’abbaye de Senones dès 1737.
L’Evangile selon saint Marc (ms 265 P/R) a été réalisé pour le chapitre de dames nobles placé sous le patronage de saint Goëry évêque de Metz (Epinal est en effet une fondation de l’évêque de Metz à la fin du Xe siècle) Le manuscrit a connu de nombreuses modifications au cours des siècles. Les feuillets de vélin pourpré écrits en lettres d’or et d’argent, datant du XIe, siècle ont reçu au cours du XIVe ou XVe siècle une reliure précieuse métal argenté et doré qui porte sur le plat supérieur un ivoire de la seconde moitié du XIVe siècle.
Deux miniatures représentant saint Marc et saint Goëry avec ses filles en habits de chanoinesses sont venues s’insérer au début de l’ouvrage, entre 1445 et 1466. Ces peintures sont considérées par les spécialistes comme très proches de la décoration de plusieurs livres d’heures datant du second quart du XVème siècle, notamment les Heures de Jean de Vy (Bibliothèques-Médiathèques de Metz) ou celles de Pommersfelden. Le peintre, non identifié, est dénommé, à partir des feuillets d’Epinal, Maître de Saint-Goëry en France et Meister von Pommersfelden en Allemagne.
Pierre-Édouard W.
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