Le Moyen Pont est reconstruit en pierre de 1282 à 1312 et comprend alors 5 arches pour une largeur d’un peu moins de 10 m.
Au début du mois d’août 1324, un atour du Maitre échevin (ordonnance municipale) signale la ruine prochaine de la première arche supportant les tournelles de la première porte du «premier pont des Morts», du coté d’Anglemur. En 1408, la face d’amont du pont est reconstruite pour mettre en place des grilles mobiles interdisant l’entrée en ville par la Moselle. Disposition nécessaire à la défense de la cité (puisqu’il suffisait de faire sauter la digue de Wadrineau sur le bras principal de la rivière pour pénétrer à pied sec dans la ville) mais également à la protection des «malletôtes» ou octrois de la cité.
La première arche est aujourd’hui le seul témoin du pont ancien, elle montre les glissières servant à la manœuvre des grilles. Il s’agit en fait de la seconde arche, puisque le pont comptait primitivement cinq arches pour une longueur de 80 m environ entre les culées. La cinquième arche sur la rive droite fut fermée en 1484 et transformée en casemate pourvue de canonnières pour battre la rivière au ras de l’eau en amont du pont. Cette casemate fut supprimée en 1740, lors de la construction du mur de quai qui s’étend jusqu’au jardin de Boufflers. Une partie de cette arche servait encore, à la fin du Second Empire (1867), de cave à la maison n° 11 de la rue du Moyen-Pont.
Après le siège de Metz par les Grandes Compagnies conduite par le roi de France Charles VII et son beau-frère le duc de Lorraine (septembre 1444- février 1445), les magistrats de la cité entreprennent de renforcer les défenses entre le Moyen Pont et le Pont des Morts, insuffisamment protégé par un petit bois de saules, marécageux et traversé par un mince filet d’eau. Un véritable fossé «pour faire venir la rivière par derrière les Pucelles en la Vigne» (couvent de béguines placées sous la règle de St Augustin, installé au milieu des vignes d’Outre Moselle par des Champenoises à la fin du XIe siècle et supprimé en 1561) fut creusé, les berges consolidées et une digue de pierre fut construite mettant en œuvre des milliers de fascines et plus de deux mille pieux de chêne. Les travaux qui durent de juillet à octobre 1450 et une tour d’artillerie «le bollwerck par devers le Pont des Morts», connu également sous le nom de Tour des Pucelles fut construite à l’angle du pont et de la digue.
Partie 1 – Partie 3 ( à venir)
Pierre-Édouard W.
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