Laurent De Troïl, graveur d’imaginaire

Laurent de Troïl est né en 1953Prison, Laurent de Troïl à Paris. Il fait des études d’Histoire de l’Art et poursuit sa formation artistique entre 1981 et 1986 avec le dessin et la gravure de taille douce en suivant les cours du soir de l’atelier Claude Breton, puis il approfondit sa pratique de la gravure en taille douce à l’Atelier 63. En 1987, il est lauréat de la Fondation Laurent Vibert à Lourmarin, puis entre 1991 et 1993, il est reçu comme Pensionnaire graveur à la Casa de Velazquez à Madrid. A son retour, il s’installe à Marseille où il monte son atelier personnel et où il dispense des cours et organise des stages. Entre 1998 et 2000, il prend résidence à l’Abbaye de La Prée en tant qu’artiste graveur. En 2001, Laurent de Troïl installe son atelier à Lus la Croix Haute, dans la Drome. Et depuis 2008, il a initié un atelier de gravures à proximité d’Issoudun. Entre expositions et stages, Laurent de Troïl parcourt les chemins de l’Hexagone… autant de prétextes pour imaginer de nouveaux paysages urbains.

En Estacion de Cordoba, Laurent de Troïleffet, les estampes de ce « graveur aux semelles de vent » sont autant d’invitation au voyage, une échappée onirique dans une civilisation oubliée. Ses thèmes de prédilection : les paysages de montagnes, les grands déserts, les architectures de villes européennes et moyen-orientales, les buildings de New York avant 1950, les gares, les chemins de fer, les ports, les bateaux… Rêves de perfection et de beauté grandiose, d’un monde éternel dans une démesure calculée, ses estampes font preuve d’une grande rigueur du trait, et mettent en oeuvre des jeux d’ombres et de lumières par l’alternance de techniques. Le burin, la pointe sèche, l’eau-forte ou l’aquatinte permettent d’obtenir des effets variés : impressions de contrastes avec le noir profond et le blanc immaculé des murailles, de nuances maîtrisées à travers les cieux parsemés de nuées. Les perspectives infinies, ludiques ou angoissantes selon la sensibilité, que le graveur représente entraîne le spectateur dans un monde imaginaire, très loin de la réalité quotidienne, une véritable échappatoire.

A travers ce travail d’une grande précision, on devine aisément les grands maîtres graveurs qui ont pu l’inspirer : Piranese, Bresdin, Rembrandt , Meryon, Corot, Leclerc, Ledoux, Boullée et d’autres. Artistes virtuoses de cités utopiques ou idéalisées, ils représentent des paysages de ruines, d’édifices disparus, des coupes de bâtiments, dans un fourmillement imaginaire inépuisable. Poursuivant cette voie, Laurent de Troïl allie virtuosité technique et vision onirique à travers des architectures complexes et minutieusement réalisées.

Aussi, l’artiste bâtit inlassablement depuis des années sa « Métropolis », cité imaginaire et magnifié, comme un témoignage utopique de la capacité de l’homme à construire un univers hors de toute mesure et en adéquation avec la grandeur de la nature. Pour mieux pénétrer dans cet environnement si particulier,

une rencontre avec Laurent de Troïl est prévue samedi 10 décembre, à 15h,
au coeur même de l’exposition.

Vous avez jusqu’au 21 décembre pour vous précipiter à la Médiathèque Jean-Macé découvrir ses incroyables tailles-douces.

 

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Anne D.

Bibliothécaire - Bibliothèques-Médiathèques de Metz

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1 comment

  1. merci pour « le graveur au semelles de vent »

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