Histoires à tiroirs du Magasin Zinzin

magasin zinzinIl y a vingt ans paraissait Magasin Zinzin, (sous titré :  Aux merveilles d’Alys, pour fêtes et anniversaires), texte, illustration et mise en page de Frédéric Clément. Cet album était complètement nouveau, à l’instar des merveilles des anciens cabinets de curiosité, il permettait de découvrir les photos du berceau de la Petite Poucette, l’écharde de la Belle au bois dormant et même sept éclats de rire de Cendrillon, entre autres objets porteurs d’une infinie poésie. Cette illusion presque magique a enthousiasmé tous ceux qui racontaient des histoires autant que les enfants eux-mêmes, on pouvait littéralement les embarquer dans un rêve. C’est d’ailleurs, je crois, le Magasin Zinzin qui est à l’origine de la belle aventure du Magasin de mots qui va bientôt ouvrir à Nancy.

      magasin-zinzin-1 - Frederic Clement          Magasin-Zinzin- Frederic Clement

Dent---©-Pascale-Canteneur Je me suis moi aussi instaurée vendeuse de cet établissement magique : j’ai mis du sable en bouteille, volé du fil de pêche à mon fils pour faire une moustache de Chat Botté, confectionné un berceau de Poucette… et j’ai emballé tout cela avec délices dans de délicats papiers de soie qui froufroutaient quand j’ouvrais, lentement, précautionneusement, chaque paquet. Et le paquet le plus apprécié était celui de la dent de lait de l’ogre de Barbarie, une vraie dent, que les enfants se passaient religieusement ensuite de main en main.
Elle dormait auparavant dans une boite à boutons et avait fasciné d’autres petits avant eux. D’où venait-elle ? D’une aïeule à qui il avait fallu arracher ce que l’on appelait à l’époque une dent de loup, c’est-à-dire une canine tout à fait saine avec une racine intacte bien pointue.Combien d’enfants (le plus âgé était au CM2) sont venues me demander : « Mais, la dent…, c’est vraiment celle de l’ogre ? » À elle seule, elle donnait du crédit à la réalité de tout mon petit magasin.

zappe la guerreJ’en étais à cet endroit de mon article lorsque j’ai entendu à la radio le créateur du Prince de Motordu, l’auteur-illustrateur Pef. Il racontait que, parti sur les pas d’un grand père mort au Chemin des Dames, il avait trouvé par terre une dent. Il l’a ramassée et lorsqu’il rencontre des classes à propos de son livre Zappe la guerre, il leur montre cette dent en leur disant que c’est celle de l’ogre de la guerre. Il en perd une à chaque bataille et les guerres cesseront peut-être le jour où il sera édenté… (Vous avez dit : « synchronicité », Monsieur Jung ? »)

Frédéric Clément n’est pas – pas encore ? – venu dans les Bibliothèques-Médiathèques de Metz , mais nous pourrons bientôt aller découvrir son univers magique de plus près à la Cachotterie.

Pef nous avait rendu visite en 1983, au grand bonheur de tous. Une vidéo aux couleurs un peu vintage nous le rappelle ; il est interviewé par André Harotte, alors responsable des sections jeunesse des bibliothèques de Metz , qui a été un maître pour des générations de bibliothécaires. Un grand merci à tous les trois.

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Pascale C.

Bibliothécaire - Bibliothèques-Médiathèques de Metz

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