Korum (archevêque de Trêves, à droite) : Où allez-vous si vite, mon frère ?
Benzler (évêque de Metz, à gauche) : Ma dent, ma meilleure dent, je viens de la perdre
– Bibliothèque Universitaire de Heidelberg
Des revues qui heurtent la Morale et qui ne sont pas à mettre sous tous les yeux, voilà ce que l’on trouve à la Bibliothèque municipale de Metz :
«[…] telle publication donnant assez souvent des nudités, telle autre ridiculisant des ministres du culte, ne sont pas à mettre dans les mains de collégiens imberbes » écrit un usager de la salle de lecture.
Le modèle et la tasse de thé par Leo Putz – Bibliothèque Universitaire de Heidelberg
Regard sur l’Infini de Ferd. Hodler – Bibliothèque Universitaire de Heidelberg
Ce que développe un journaliste local :
« Ceux qui veulent montrer à leurs enfants les choses artistiques en sont absolument libres ; mais est-il honnête de mettre cela à la disposition du public ? […] telle revue ne se faisait pas faute de caricaturer le pape, l’évêque de Metz, les choses de la foi. On peut tout caricaturer ; que signifie la caricature ? pas grand-chose au fond ; […] Mais n’est-ce pas une dérision que l’argent des contribuables messins, catholiques pour la plupart, serve à payer des caricatures de leurs chefs spirituels . »
Le résultat de cette polémique fut la décision prise par le Conseil municipal d’interdire l’accès des revues de la salle de lecture à toute personne âgée de moins de 18 ans !
Cela se passait en 1908. Les revues incriminées par le Courrier de Metz sont Jugend, une revue d’art, éditée à Munich et dont le titre donnera son nom au mouvement artistique du Jugendstil, et le Kladderadatsch, hebdomadaire satirique Berlinois, sorte d’Assiette au beurre d’Outre-Rhin.
Comment dit-on « Nihil novi sub sole » en Orient ?
Si vous voulez consulter ces revues scandaleuses, vous pouvez feuilleter Jugend et Kladderadatsch en ligne sur le site de la Bibliothèque Universitaire de Heidelberg.
Pour en savoir plus sur les dessous de cette polémique, vous pouvez consulter Épreuves du temps qui retrace l’histoire de la Bibliothèque de Metz et de ses collections, ouvrage disponible dans tous les points du réseau des Bibliothèques-Médiathèques de Metz, et plus particulièrement l’article de Jacques Deville consacré à la revue Jugend, pages 216-217.
Vous en saurez plus sur la « dent » de Mgr Benzler en parcourant le blog.
Dominique Ribeyre
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11 octobre 2012 à 22 h 57 min ·
Cette histoire de dent arrachée par erreur m’intrigue ! CS