Sur la ligne du Mettis, Episode 2

Le nouveau front Saint-Vincent

Le Front Saint-Vincent 2013

Le Front Saint-Vincent 2013

Après que la ville eut versé, en juillet 1865, un premier acompte de 400 000 francs, le rempart bastionné (XIIIe-XVIIe-XVIIIe siècles) fut rasé en 1867 ; les vestiges en ont été mis au jour au cours de l’été 2013. Le nouveau front, destiné à arrêter une éventuelle attaque d’infanterie venue par la rivière, avançait d’une cinquantaine de mètres en avant de l’ancien rempart. Un vaste bastion (53 x 35 m) à deux niveaux voutés, à usage de magasin de munitions et d’abri pour 1800 soldats, était placé dans l’axe d’une longue courtine à redans (pour en assurer le flanquement) constituée d’un coffre crénelé formait l’escarpe du fossé en eau (terme technique pour désigner une suite de quelque 131 chambres voutées et présentant côté campagne des embrasures de tir pour armes légères (fusils) et renforcée de place en place par 10 casemates à canons placées dans les flancs des redans, pour en interdire l’approche en cas d’investissement de la première ligne de défense).

La construction confiée aux entrepreneurs messins Sturel et Rousseau, adjudicataires pour lors des travaux de la place, débuta le 11 juillet 1866. L’ensemble, construit en moellons extraits des carrières de Jaumont et de Plappeville, était achevé en mars 1869. Le « fortin », en fait un ensemble de 10 chambres casematées desservies sur l’arrière par une galerie enveloppant le tout sous blindage de béton, appartient au bastion 54 qui défendait l’entrée de la ville depuis le pont des Morts. Indépendant du coffre d’escarpe auquel on accédait par plusieurs poternes dont seule celle portant le n° I est encore conservée. Il était largement ouvert du coté de la ville et s’il servait sans doute de magasin et d’abri en temps de guerre, il assurait vraisemblablement en temps de paix, la garde de la porte du pont des Morts toute proche. Non concerné par les opérations du siège de 1870, il ne subit aucun dégât. Cependant, comme l’indique le millésime gravé sur sa façade, il fut remanié en 1890 (nouvelles ouvertures ou modification du blindage ?), il fut ensuite (entre 1904 et 1929 ?) pourvu d’un lourd blindage mobile encore en place, aveuglant les fenêtres des casemates.

La loi portant déclassement du Fort-Moselle et du Front SaintVincent à Metz (4 avril 1929) fut aussitôt suivie du démantèlement de la fortification à l’exception du bastion 61 et du fortin des téléphones (1932-1933) autorisant l’aménagement d’une plage urbaine d’après un projet des frères Perret (23 février 1934) et la construction de la piscine couverte (inaugurée le 1er octobre 1937).

The following two tabs change content below.

Pierre-Édouard W.

Conservateur - Bibliothèques-Médiathèques de Metz

Derniers articles parPierre-Édouard W. (voir tous)

in: Actus, Figures de Metz ©, Voir · tagged: , , ,

Laisser votre commentaire :

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *


*